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jeudi, 16 mars 2017

Le printemps des poètes, par les parents (7)...

Chaque année, en mars a lieu, le printemps des poètes...
Un moyen de faire re-découvrir la poésie.

Cette année, les parents de la classe du cycle 3 sont invités à nous communiquer pendant deux semaines les poèmes qu'ils apprécient, qui les ont marqués.

Aujourd'hui, plusieurs poèmes proposé par la maman de Thomas.
Merci.

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C'est un extrait d'un long poème de Christian Bobin, la vie passante.

Au tout début de cette lettre
une mouche est venue par la fenêtre
s'est égarée dans la maison.
Elle se cognait partout
aux murs aux lampes aux vitres
perdant de ses forces de son allure
à bout de souffle à bout de songe
Enfin elle a trouvé
la faible ouverture d'une porte
entrebâillée
et d'un seul coup l'infini
le grand large le ciel fin.
Eh bien Nella je suis dans le monde
comme cette mouche dans la maison.
Je perds mes forces mon goût
je cherche partout un passage
une lisière une source
une parole aussi ample qu'un ciel
un amour aussi grand que l'amour
et quand je retrouve ma solitude
qui n'est pas une solitude
qui n'est pas un abandon un oubli
une perte
qui est un don une flamme
une aurore.
Oui quand je retrouve ma solitude
je suis comme une mouche
à l'instant du passage de la porte
rendu à l'abondance
rendu au calme clair
et plus rien devant moi que Dieu
qui peut-être existe peut-être n'existe pas
plus rien devant moi
que la fleur immaculée de vivre
baignée d'air pur.
Un tremblement de l'esprit
comme d'un linge sur un fil.
Vous êtes loin Nella
très loin d'ici
et ce lointain enveloppe
tout ce qui m'est proche.
Vous m'êtes devenue aussi familière
que la cigarette entre les doigts
ou le sourire au bord des lèvres.

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